Tout avait commencer dans la boîte rouge que Marc lui avait offerte pour son anniversaire. Elle contenait quatre boules à neige en file indienne ,comme quatre invitations à poursuivre leur route ensemble pour une bout de temps.Elle trouva l’idée pétillante .Elle souhaita très fort que ces objets reviennent un jour à leur destination première, des souvenirs posés sur une étagère.
La première boule contenait l’ église Santa Novella de Florence.Nour la souleva ,la retourna,il neigeait sur Florence .

On est parti ce matin à sept heures.
De Lyon à Firenze. GSM me donne 738 kilomètres. Autoroute naturellement.
Ma soeur dort à coté de moi. Elle doit réjoindre une “pen friend” pour un échange qui lui permettra de perfectionner son italien.
Elle, ma soeur et sa correspondante, ne se connaissent pas, sauf quelques lettres corrigées soigneusement par ma mère.
J’aurai volu que ma mère mette au courant la jeune italienne de la situation, mais elle ne m’a pas ecouté.

Le professeur regardait la jeune étudiante d’un air intérrogatif.

– Firenze? –

– Oui, Firenze. Je sais que monsieur Iannini a fait des recherches sur l’influence de la Commedia dell’Arte sur le thèatre au XVII siècle en France et qu’il a tenu un cours: j’espère retrouver ce cours et d’en profiter pour ma thèse.

– Bon, d’accord, mais rappelez-vous que fin avril je veux voir la conclusion de votre travail.

– J’ai dejà mon billet de train pour lundi. Aurevoir professeur –

La fille se leva, prit son manteau et son sac sur la chaise à coté d’elle.

La tête appuyée sur l’épaule, elle s’était endormie. La véranda chaude et ensoleillée de la maison de retraite était silencieuse. La carte postale que Aline gardait dans le livre sur ses genoux, glissa à terre. La femme ouvrit soudain les yeux.et se pencha pour la reprendre.
– Attendez Madame – dit la sourveillante en relevant la carte.
– C’est Firenze – soupira Aline.
– Vous la connaissez? –
– Je n’y suis jamais allée, mais je la connais à travers ses ouvres d’art. Lundi prochian mon amie Sylvie viendra me chercher et on partira ensemble pour cette ville merveilleuse. –

En un éclair, Nour se vit déambuler dans les rue de Florence La Bella avec à son bras son amoureux. Elle revait depuis toujours de traverser le Ponte Vecchio , de prendre un café dans un bar elegantisse et de se sentir transporter par la nonchalance et la verve italienne. Il fallait juste décider la date.Ils partiraient le week-end du 14 avril et demanderaient à quelqu’un de s’occuper d refuge pendant leur absence .

Ma soeur souffre d’un syndrome d’autisme: elle repète avec precision les gestes de sa routine quotidienne, elle remplit avec diligence les taches qu’on lui confie mais elle ne vit pas dans le monde réel. Depuis quatorze ans Sophie vit dans le monde ouaté que mes parents on construi autour d’elle. A’ l’école elle a etudié et appris l’italien.
La décision de l’envoyer vivre pour une quinzaine de jours avec une fille de même âge dans une famille qu’elle ne connait pas, ne m’a pas trouvé d’accord, mais…me voici en route!
Un éclair sillonne le ciel. Et soudaine une pluie battante aux vitres de la voiture

– La porti un bacione a Firenze – fredonna le professeur en hochant la tête.
La jeune fille rougit, salua de nouveau et sortit.
Elle s’arreta à la cabine téléphonique du coin. Elle n’avait que quattre jeton pour organiser la rencontre à Firenze.
Rentrée à la maison elle declara satisfaite à ses parents que le professeur était interessè à sa recherche
– Alors lundi tu pars? – lui demanda son père – et tu iras loger où?
– J’ai trouvé une place dans un collège feminin près de l’université. –
– Et tu reviens quand? –
– C’est un voyage éclair ou presque. Je compte rentrer jeudi ou vendredi. –

– Mais Sylvie la femme qui est …décé…
– Tout le monde dit qu’elle est morte – l’arrête Aline – oui, mais faut pas croire à tout ce qu’on dit, Sylvie est allée chercher son camping-car chez Jean-Luc le mécanicien. Elle m’a donné le temps de preparer ma valise, elle viendra me chercher lundi. Pourquoi vous me regardez ainsi? –
– Eh… –
– C’est presque l’heure de mon thé et de mon éclair: aujourd’hui je le voudrai à la banane et chocolat, merci. Après je vais terminer l’histoire de Takeshi dans le vent – en soupirant – une histoire profonde fascinante et merveilleuse à la fois! –

C’est difficile de ne pas perdre la patience.
– Nous voilà presque arrivés .L’adresse est…via Faenza 77. Il faut chercher un parking. Sur cette place il y a un garçon qui me fait signe.
– Où? – me demande Sophie en enlevant ses lunettes de soleil.
– Celui là-bas avec le chapeau noir. Tu veux bien aller lui demander si on peut laisser la voiture ici? –
– Oui, je sais parler italien: è possibile lasciare qui l’auto? – répète-t-elle en sortant de la voiture.
– Le garçon a dit oui, mais il m’a regardé lunghe lunghe –
– C’est normal, tu es jolie. Viens: je prends ta valise, tu prends ton sac. On y va -.

Sophie se reveille. – Nous sommes arrivè? –
– Pas encore –
– Et si Egle n’est pas gentille avec moi? Au fond, je ne la connais pas –
– Elle sera gentille –
– Et si elle n’aime pas les boucles d’oreilles que je lui apporte? –
– Elle aimera… Tu as soif? On peut s’arreter –
– Ti piacciono piccoli orecchi…dono…amica…casa…biftecca…pasta, no, macaroni? –
– Mais pourqoi tous ces mots? –
– Pour me souvenir des mots italiens. Et si je ne me souviens plus? –
-Tu pourras parler français. Elle aussi devra apprendre notre langue. –
-Et si…-

Lundi matin.
Dans le compartiment du train une dame qui lit, un garçon qui sommeille et la jeune étudiante qui regarde anxieusement vers le couloir. Le chef-gare siffle: pf pf pf…le train est parti. La jeune fille s’assied, l’air deçu. Elle prend un livre dans son sac, le livre tombe aux pieds de la dame. La dame lève les yeux et se penche pour reprendre le livre.
– Pardon -La fille a ouvert le livre, mais n’a pas envie de lire. – Tant de mots inutiles -murmure à mi voix.
La dame lui sourit: – peut ètre ce n’est pas de sa faute…
La fille est genée.

– Après le the vous voulez que je vous apporte vos mots croisées? –
– Non, merci,plutôt accompagnez-moi dans ma chambre. Je dois revoir mes albums d’art. –
Les albums d’art d’Aline réunissaient des photos, de tableaux des musées plus connus, des dessins… Elle les avait collectionnées pendant des ans et les regardait souvent.
– Aidez-moi, s’il vous plait, il est lourd l’album de ces oeuvres d’art. Regardez ici: la chapelle des Mages, un célèbre cycle de fresques instàllé à l’intérieur du palais Medici Riccardi qui représentent la Cavalcade des Mages qui vont à Bétlhléem. –

A leur arrivée, ils envoyèrent un message accompagné d’ une photo-portrait au Refuge.Ils posèrent leurs bagages dans la petite pension que Marc avait dénichée grâce à un relais d’amis baroudeurs.Le garçon qui faisait office de réceptionniste les accompagna à leur chambre.

Une fois dehors ,ils décidèrent de flâner dans la ville ,de s’y perdre .Ils n’ avaient rien préparé. Ils ne venaient pas pour ” faire “Florence mais pour se laisser prendre par elle.Ils ne parlaient pas un mot d’italien,le peu d anglais qu’ ils connaissaient suffirait.Il fallait juste se laisser porter et savoir écouter ce que le hasard leur suggérerait au gré de leur déambulation. Il y avait du monde dans les rues,de la vie et des mots inconnus et de temps en temps des bribes de français. Puis soudain il y eut “-Nour?” Mais ce n’était pas Marc qui l’ appelait.

_ C’ est un ami qui devait me rejoindre…peut etre, il est arrivé trop tard à la gare.
-_Il prendra peut etre le train suivant-
Un long silence
Le garçon est sorti dans le couloir .
C’est la dame qui reprend à parler
– Vous allez à Rome?-
– A Florence…je dois faire une recherche à la Bibliothèque Nationale.-
La fille a besoin de parler.
– Cet ami qui devait partir avec moi… il avait promis qu’il m’aurait accompagnée.Je ne connais pas la ville. J’ai loué une chambre dans un collège et …- .Soudain sa voix qui tremblait a retrouvè confiance. – Bon, je saurais me tirer d’affaire.-.

La sourveillante etait admirée.
– Cette fois le voyage sera long et exigeant; je vais rencontrer Benozzo Gozzoli quand il était un garçon – dit-elle rêveusement.
Aline n’avait jamais vraiment voyagé de sa vie. Elle savait voyager avec son imagination et, grâce aux livres qu’elle dévorait, avait étudié l’art et elle pouvait raconter la véritable histoire de chaque œuvre célèbre ou non. Elle avait rempli ses albums en collectionnant tout ce que parents, amis et connaissants lui envoyaient au fil du temps…

“-Nour,c est toi? Mais qu ‘est-ce que tu fais ici?”.Cette grave elle la connaissait et l aurait reconnue au milieu de cent autres, c’ etait celle de Pierre Sommerer ,professeur d’anglais de ses années de lycée. C’est lui qui ne l’avait pas lâchée quand elle avait décidé de laisser tomber les cours quelques mois avant le bac.Il était venu la chercher tous les matins avec sa 4L blanche pour être sûr qu ‘ elle se rende bien à l ‘ école et pas au café de la place ,repère chaufféde tous les mauvais payeurs qui refaisaient le monde au prix d’un café bu pensant des heures.”Bonjour ben je suis venue prendre un café les bonnes habitudes be se perdent pas!”Ill

C’est difficile de ne pas perdre la patience.
– Nous voilà presque arrivés .L’adresse est…via Faenza 77. Il faut chercher un parking. Sur cette place il y a un garçon qui me fait signe.
– Où? – me demande Sophie en enlevant ses lunettes de soleil.
– Celui là-bas avec le chapeau noir. Tu veux bien aller lui demander si on peut laisser la voiture ici? –
– Oui, je sais parler italien: è possibile lasciare qui l’auto? – répète-t-elle en sortant de la voiture.
– Le garçon a dit oui, mais il m’a regardè lunghe lunghe –
– C’est normal, tu es jolie. Viens: je prends ta valise, tu prends ton sac. On y va -.

– Firenze vous charmera, j’en suis sure – c’est la dame qui a repris à parler.
La fille sourit.
– A propos, nous sommes où? –
– Nous venons de dépasser Pistoia, je crois. Ce n’est pas un direttissimo. Mais c’est quand même un amusement regarder le paysage avec ces douces collines, les cyprès, les près verts, les fermes éparses…-
– Vous savez – soupire en souriant la fille – il étudie à Milan et on n’a pas beaucoup d’occasions pour se rencontrer. Mais comme il devait aller à Assisi et moi à Firenze, il aurait du prendre la correspondance à La Spezia et on aurait passé une journée ensemble –

La fille qui ouvre la porte a des cheveux frisés et un large sourire accueillant.
– Sophie? – elle ouvre les bras, mais Sophie reste immobile.
– Je suis Guillame, Sophie est un peu genée, mais elle va prendre confiance -.
On traverse un couloir et on se retrouve dans une salle eclaierée par des grands vitraux.
– Asseyez-vous, mère va rentrer bientôt. Avete fatto buon viaggio? – dit elle en s’addressant à ma soeur.
– Tu ami Laura Pausini? –
– Oh oui, c’est ma chanteuse preferée –
– Tu ami i piccoli orecchi? –
Egle rit ouvertement – Certo che si! –
C’est un amusement de les entendre.

-C’est possible-
Le garçon qui était sorti dans le couloir, rentre. Il prend son sac.
-Tiens, quelq’un a perdu un bouton- il le montre aux deux femmes et le glisse dans sa poche en sortant -et nous voilà à Firenze! Aurevoir!-

Elle l’appuie contre elle devant le miroir, puis elle saisit une manche et en se dandinant, au son immaginaire d’une valse, elle fredonne à mi voix les mots d’une romance.

On frappe à la porte.

– C’est toi Sylvie? Je t’attendais lundi –

– C’est votre soupe, madame –

Aline laisse tomber la robe sur son lit et ouvre la porte.

C’est lundi. Il fait encore nuit. Aline appuie sur le bouton du reveil qu’elle ne laisse pas sonner.

-Io amo i bouton, perché non ho i buchi!-
-On les apelle boucles…-

-Alors Sophie, je vous laisse. Maman te donnera un coup de telephone ce soir et je reviendrai te chercher samedi prochaine. d’accord?
on va faire un toast à a la grille avant que vous partè . vous aimez?

-bon. pourquoi pas?
Je les regarde et je crois que cette fille sera capable de s’entendre avec ma soeur.

La jeune fille se lève et tire sa valise de la grille. Le train rellentit et il s’arrête. Elle s’approche au vitre et fait un bond.
-Mais il est là! Sur le quai-
-Evidement il a prit un direct.pour vous rejoindre. Bonne chance et bon sejour à Firenze!-

Elle se leve, se prepare, met son manteau à petit carreaux blanc et noir, ses chaussures aux talons bas et sort silenceusement de la chambre.

Devant la grille un camping-car l’attend. Elle mont à côté du chauffeur. Le car demarre. Il y a de brouillard et une pluie fine et legère qui enveloppe les arbres, la route, le peysege.

Aline est heureuse: son voyage est finelement commencé.

La surveillant qui va pour la reveiller la retruve endormie sur son chaise.